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mardi 30 avril 2024 - 21h35

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COSI FAN TUTTE, Opera de W.A. Mozart, adaptation Yan Proefrock (theatre de Caen)

Sous ses dehors de comédie bouffe, Così fan tutte, bijou mozartien, cache une amertume perceptible dès l’ouverture. Comment imaginer que les deux couples formés par Guglielmo et Fiordiligi, et Dorabella avec Ferrando, sortiront indemnes du piège que leur tend le douteux Don Alfonso ? Un piège situé par Laurent Pelly dans un studio d’enregistrement berlinois des années 1970, où des chanteurs venus graver leur version de Così fan tutte finissent par confondre la réalité et la fiction.

Du moins est-ce le postulat scénique. La fusion peinant à aboutir, on assiste à un Così raconté au pied de la lettre, mais joué avec une finesse que souligne la réalisation de Yan Proefrock, et, surtout, admirablement chanté. Quel bonheur que ces voix si bien assorties quand les couples se recomposent, qu’ils s’agissent des timbres voluptueux de Gaëlle Arquez et Florian Sempey, ou du précieux métal des voix de Cyrille Dubois et Nicole Car, venue doubler une Vannina Santoni en méforme vocale ! Laurent Naouri fournit un Don Alfonso plein de caractère, et la Despina de Laurène Paternò révèle un beau tempérament comique. En fosse, Emmanuelle Haïm et son Concert d’Astrée mènent le récit avec la fougue attendue.

COSI FAN TUTTE -
Compositeur : Wolfgang Amadeus MOZART -
Direction musicale : Emmanuelle HAIM -
Mise en scene et costumes : Laurent PELLY -
Scenographie : Chantal THOMAS -
Lumieres : Joel ADAM -
Collaboration aux costumes : Jean Jacques DELMOTTE -
Avec :
Vannina SANTONI (Fiordiligi) -
Gaelle ARQUEZ (Dorabella) -
Cyrille DUBOIS (Ferrando) -
Florian SEMPEY (Guglielmo) -
Laurent NAOURI (Don Alfonso) -
Le 28 02 2022 -
Au Theatre des Champs Elysees -
Photo : Vincent PONTETCOSI FAN TUTTE (theatre de Caen) (E)
Sous ses dehors de comédie bouffe, Così fan tutte, bijou mozartien, cache une amertume perceptible dès l’ouverture. Comment imaginer que les deux couples ...

SERSE, Opera de G.F. Haendel, adaptation Jean-Philippe Clarac

Transposer « Serse », l’opéra de Haendel, dans l’univers d’un skatepark est un pari audacieux, intéressant et donc à ne pas manquer. Au travers de la jeunesse, des jeux de séduction et des rivalités, les deux univers fusionnent sur la scène de l’Opéra de Rouen Normandie. Mardi 19 mars à 21.00 sur Culturebox.

Le Serse mis en scène par Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil se déroule dans un skatepark. La cour d’Abydos devient un majestueux halfpipe, comme on en trouve désormais dans toutes les villes modernes. Un espace unique, et quasiment clos, où garçons et filles se retrouvent tous les jours pour enchaîner les tricks, mais aussi pour s’observer, se jauger, se défier… et se séduire. Un univers de béton, bois et métal, à l’hédonisme parfois morose, mais toujours terriblement ironique, voire carrément loufoque.

Xerxès est le roi de ce skatepark, dans lequel viennent s’affronter symboliquement différentes tribus de skateurs. Les skateparks accueillent en effet souvent une jeunesse dont les jeux de séduction ne sont pas si différents des jeux princiers et des rivalités de cour au cœur des opéras du XVIIIe siècle.

Les filles, Romilda et Atalanta, aussi viennent tous les jours au skatepark, moins pour s’y entraîner que pour observer les battles, les sessions et les garçons, dont elles espèrent bien attirer l’attention. Quant à Atalanta, si elle est officiellement rejetée par Serse, c’est une jeune aventurière bien décidée à montrer aux habitués que les filles valent bien les garçons. Un territoire sensible où l’on peut s’élancer, se laisser glisser, évoluer avec grâce, mais également une aire de jeu risquée, où l’on peut chuter, et déchoir. Car, en skate comme en amour, tout est question de rythme et d’équilibre.

Les trois actes de l’opéra seront ainsi structurés autour de plusieurs rides, que mèneront un groupe de figurants skateurs spécialement choisis. De la glisse pour cet opéra aux airs de comédie romantique, servi par un casting très nouvelle vague (Jake Arditti, Mari Eriksmoen, Sophie Junker) où le contreténor Jakub Józef Orliński révèle ses multiples talents, de chanteur, d’acteur, de hip-hop, de rider. Les confusions amoureuses et les défis de jeunesse des interprètes se jouent dans une arène urbaine car, « en skate comme en amour, tout est question de rythme », comme l’affirme le duo de metteurs en scène.

Pitch. La situation de départ est relativement simple : deux frères (Xerxès et Arsamene) sont amoureux d’une même jeune femme (Romilda). Deux sœurs (Romilda et Atalanta) sont amoureuses d’un même jeune homme (Arsamene). Mais, par une succession de malentendus comiques et de folles péripéties, l’intrigue se fait de plus en plus complexe… jusqu’à en devenir totalement absurde et inracontable. Une grande confusion en découle… On se querelle, on se défie, on pleure mais, bien évidemment, on se réconcilie en musique, au cours d’une grande fête finale.

Serse
Opéra en 3 actes de Georg Friedrich Haendel présenté à l’Opéra de Rouen Normandie en 2023

Avec Jake Arditti (Serse), Jakub Józef Orliński (Arsamene), Cecilia Molinari (Amastre), Mari Eriksmoen (Romilda), Sophie Junker (Atalanta), Luigi de Donato (Ariodate), Riccardo Novaro (Elviro)

Inédit — Opéra de RouenNormandie — Metteurs en scène Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil — Réalisation Stéphane Vérité —Production Oxymore — Avec la participation de France Télévisions et MezzoSERSE, Opera de G.F. Haendel, adaptation Jean-Philippe Clarac (France 4) (E)
Transposer « Serse », l’opéra de Haendel, dans l’univers d’un skatepark est un pari audacieux, intéressant et donc à ne pas manqu ...